Mai 2010 : Voici l’association SAGE

Association S.A.G.E

Le déclin des abeilles, l’inquiétude concernant la pollinisation :

Les effectifs des colonies d’Apis Mélifera sont en baisse très sensible dans le monde, d’environ 5 à 10 % (pour 1,3 millions de colonies, si l’effectif français reste encore relativement stable, la perte est de 30 % de ruchers en 2008 soit 168 éleveurs, de 23 % en 2009, sources ITA Institut Technique de l’Abeille). En 100 ans, les Etats-Unis ont divisé leur cheptel par trois. Les essaims semblent aujourd’hui atteints de bien des maux : baisse de fertilité, baisse de production de miel, mortalité sèche, découragement des apiculteurs,… doit on incriminer les pesticides, les OGM, les maladies (dont le Varroa apparu en France en 1983), les champignons dont le Noséma Seranaé désastreux pour la ruche, les insecticides (dont les « systémiques »), le frelon asiatique ? … Les observations et les mesures ne sont pas toujours significatives ni généralisables…

Le déclin général des abeilles est difficile à mesurer faute de données concernant les espèces sauvages (85% des abeilles).

En matière de pollinisation, il faut aussi regarder du côté des autres insectes et oiseaux pollinisateurs. Qualitativement parlant, les abeilles ne sont pas les championnes de la pollinisation, elles sont même dans le « gaspillage » (elles embarquent beaucoup de pollen à la maison) mais elles ont le mérite du nombre !

La diminution de la biodiversité et la disparition des espaces sauvages (et donc des espèces) interagissent avec les effectifs pollinisateurs.

La pollinisation concerne 75 % des plantes, 35 % de l’alimentation humaine en dépend.

Einstein n’a pas dit « l’humanité ne survivra pas plus de quatre ans après la disparition des abeilles » , nous n’en sommes sans doute pas encore là, et c’est probablement faux.(1)

Pour autant…

Objectifs de l’association :

Dijon, notre ville n’est pas dépourvue de parcs et de jardins qui n’attendent qu’à être visités, voire pollinisés.

Les indications que les abeilles peuvent nous fournir en terme de qualité de leur environnement (et du nôtre) les placent tout naturellement en situation de sentinelles.

Nous nous proposons de tenter de le vérifier, en relation avec les organismes et professionnels compétents. Nous souhaitons rencontrer les apiculteurs déjà installés afin de collecter des informations supplémentaires. Nous aimerions nous attacher les services des collectivités territoriales et des services vétérinaires qui travaillent sur cette question.

Concrètement, l’association se propose d’installation de petites unités de ruchers en milieu urbain et périurbain permettant le développement et la préservation des abeilles. Chaque unité sera gérée par deux personnes au moins, préalablement initiés si besoin. Ainsi, nous pourrons d’une part participer concrètement aux différentes actions contribuant à adoucir l’impact des activités humaines sur la nature et d’autre part contribuer au lien entre professionnels (exploitants agricoles et apiculteurs, le dialogue est necessaire…), amateurs (jardiniers, etc.) collectivités locales (services des parcs et jardins, gestion des territoires,…), et les particuliers.

Un rapport de notre activité sur la qualité du miel et la santé des abeilles sera publié régulièrement afin de tenir les dijonnais informés.

Notre association n’aura bien évidement pas d’activité commerciale (pas de vente de miel), elle n’a pas de visée politique ou polémique, elle est une action citoyenne de connaissance et de protection de l’environnent, une action qui, nous l’espérons, essaimera

La première action consiste, autour de l’installation des deux premières ruches sur les toits d’une maison de retraite à Dijon, à contacter des professionnels, collecter les informations nécessaires (en contactant les réseaux déjà actifs) , se former à la gestion de l’essaim et la récolte du miel.

Nous avons participé à la conférence du 26 février 2010 « ‘l’inquiétante disparition des abeilles » de Vincent Tardieu (qui a alimenté ce texte), nous avons déjà des contacts avec des professionnels, des collectivités déjà sensibilisées, des particuliers. C’est un sujet sérieux, ludique et pédagogique, susceptible de rassembler…

(1) Vincent TARDIEU, L’étrange silence des Abeilles, Edition Belin

et aussi : L’étonnante Abeille Jürgen TAUTZ Edition de boeck

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Miel et OGM

Miel et OGM
UE – Le miel contaminé par des OGM devrait recevoir une autorisation de mise sur le marché  par Christophe NOISETTE , février 2011

L’histoire a commencé en 2005 quand l’apiculteur, M. Karl Heinz Bablok, découvre des traces du maïs génétiquement modifié Mon810 dans son miel.
Ses ruches se trouvaient à proximité des terrains du Land de Bavière où était expérimenté le maïs OGM de Monsanto.
M. Bablok ne souhaite pas commercialiser un miel contaminé et porte plainte contre le Land de Bavière, devant un tribunal administratif. Ce dernier pose alors une question préjudicielle à la CJCE  :« la présence de pollen de maïs génétiquement modifié dans ces produits apicoles constitue-t-elle une« altération substantielle » de ces derniers, en ce sens que leur mise sur le marché devrait être soumise à autorisation » .
Dans cette affaire, Me Yves Bot, Avocat Général de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a rendu, le 9 février 2011, son avis non décisionnel : il estime que la présence dans du miel de pollen issu d’un maïs GM, “même en quantité infime”, fait que ce miel nécessite une autorisation avant d’être commercialisé. “Un aliment contenant du matériel génétique provenant d’une plante modifiée génétiquement, que ce matériel ait été introduit intentionnellement ou non, doit toujours être considéré comme un aliment produit” à partir de PGM (plante génétiquement modifiée).
Le Tribunal de la CJUE devra désormais trancher, mais précisons que dans la plupart des cas, il suit l’avis de l’Avocat Général.